Tu vois sûrement de qui je parle. Ces personnes qui semblent avoir un abonnement premium à la colère. Tout les agace, tout est un problème, et leur façon de parler des autres ressemble plus à un règlement de comptes permanent qu'à une discussion.
Peut-être que cette personne, c’est toi (aucun jugement, promis) ou quelqu'un de ton entourage que tu regardes avec un mélange d'agacement et de perplexité.
Alors, d'où vient cette colère qui semble gravée dans l’ADN de certaines personnes ?
Pourquoi certaines sont en mode volcan actif H24, alors que d'autres sont plutôt "cascade paisible" ?
Et surtout, comment la gérer si c'est la tienne ou l’appréhender si c'est celle de quelqu’un d’autre ?
La colère, un héritage émotionnel bien lourd
D’abord, rappelons une chose : la colère n’est pas mauvaise en soi. C’est une émotion comme une autre, un signal, un indicateur. Elle sert à dire : "Hé, là, y'a un truc qui ne me va pas !". Le problème, c'est quand elle devient l’émotion par défaut, celle qui prend toute la place, celle qui déforme la vision du monde.
Les gens toujours en colère ont souvent une histoire qui explique leur relation particulière avec cette émotion. Parmi les causes les plus fréquentes :
Une colère apprise : Enfance passée dans un environnement où crier était le mode de communication principal. Si, petit, tu as vu que la colère était le seul moyen d’être entendu, tu risques de la garder comme réflexe à l'âge adulte.
Des blessures non digérées : Injustices subies, trahisons, abandons... La colère devient une armure pour éviter de ressentir la douleur sous-jacente.
Un sentiment d’impuissance : Se sentir piégé dans une situation qu’on ne maîtrise pas (boulot toxique, couple malheureux, frustration accumulée) crée une colère constante qui cherche une issue... même si ce n’est pas toujours la bonne.
Une peur bien déguisée : Parfois, derrière la colère, il y a une peur immense. Peur de ne pas être respecté, peur d’être rejeté, peur de ne pas être aimé... Mais plutôt que d’exprimer cette peur, la colère prend les commandes, car elle donne une illusion de contrôle.
Comment ça se manifeste ?
La colère chronique n'est pas juste une grosse dispute de temps en temps. Elle se glisse dans tous les aspects de la vie :
Dans la parole : Beaucoup de jugements, des critiques constantes, une tendance à voir le pire chez les autres.
Dans le corps : Mâchoire serrée, tensions dans le cou, mal de dos, douleurs gastriques… Le corps encaisse ce que l’esprit ne libère pas.
Dans les relations : Conflits fréquents, difficulté à garder des relations harmonieuses, sensation d’être incompris ou rejeté.
Dans la perception du monde : Un biais négatif sur tout. La colère pousse à interpréter tout en mode "attaque" ou "injustice".
Ok, mais on fait quoi avec ça ?
Si c’est toi qui es souvent en colère :
1. Identifier le vrai déclencheur : Derrière une rage contre "ces gens qui ne savent pas conduire", il y a peut-être une frustration plus profonde (sentiment de ne pas être respecté, besoin de contrôle…).
2. Exprimer autrement : Parler de ce qui ne va pas sans passer par l’agression, la critique ou l’ironie mordante. Expliquer plutôt que crier.
3. Sortir la pression du corps : Sport, respiration, écriture, cri dans un oreiller, danse endiablée dans ton salon… Il faut que ça circule.
4. Apprendre à accueillir l’émotion sans la laisser tout diriger : "Ok, là, je suis en colère, mais est-ce que j’ai envie que cette émotion prenne les commandes de ma journée ?"
5. Se faire accompagner : Si la colère est profondément ancrée et qu’elle gâche tes relations et ton bien-être, un accompagnement peut aider à la transformer en force plutôt qu’en poison.
Si c’est quelqu’un d’autre qui est en colère :
1. Ne pas prendre tout personnellement : Ce n’est pas toujours contre toi, même si ça y ressemble. Tu peux lire l'article à ce sujet : ici
2. Ne pas nourrir le feu : Répondre à la colère par la colère, c’est comme jeter de l’essence sur une flamme. Parfois, le silence ou une phrase calme désamorce bien plus.
3. Essayer de voir ce qui se cache derrière : Une personne qui râle tout le temps est souvent une personne qui souffre. Pas pour excuser, mais pour comprendre.
4. Poser ses limites : Ce n’est pas parce que quelqu’un est en colère que tu dois subir. "J’entends que tu es en colère, mais je ne veux pas être ton punching-ball émotionnel."
Conclusion : Transformer la colère en alliée
La colère, quand elle est bien utilisée, peut être une force incroyable : elle pousse à dire non, à poser des limites, à défendre ses valeurs. Mais quand elle devient un mode de vie, elle isole, elle épuise, elle détruit.
Que ce soit chez toi ou chez les autres, l’important, c’est de ne pas la voir comme une fatalité. On peut apprendre à l’apprivoiser, à la transformer, à l’écouter sans qu’elle nous gouverne. Parce qu’au fond, la paix, ça se cultive aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Alors, la prochaine fois que tu sens la colère monter (ou que tu croises quelqu’un en mode rageux de compétition), pose-toi cette question : "Qu’est-ce que cette colère essaie de me dire, vraiment ?"
Et si la réponse te parle, tu sauras quoi en faire.
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